Point sur la situation des entreprises des Industries Graphiques au 22 mai 2020
Cette synthèse de la « situation des entreprises des industries graphiques », s’appuie sur les réponses obtenues suite à un questionnaire envoyé à nos adhérents le 18 mai 2020 ; nous souhaitions obtenir un baromètre de la situation à la suite du déconfinement amorcé le 11 mai.
Le questionnaire porte sur les imprimeurs mais également sur les fournisseurs. Il est une image de l’activité à un instant « T » mais elle peut évoluer rapidement. Les réponses ont été obtenues soit par des sondages effectués par les commerciaux de nos adhérents, soit au regard de leur activité service.
Plus de 50% de nos adhérents ont répondu à ce questionnaire.
Des informations recueillies auprès de Syndicats d’Imprimeurs confirment cette synthèse.
Vision chez les imprimeurs :
La situation chez les imprimeurs est perçue par nos adhérents comme « préoccupante » et « sérieuse » (76%) et contrairement à une idée reçue, peu la juge « grave » (18%). La majorité des entreprises du secteur ont repris leur activité tous secteurs confondus (labeur, presse, packaging, médical, étiquettes), avec une exception toutefois, le routage où la reprise semble plus lente.
Pendant le confinement, les secteurs les plus touchés par la perte de chiffre d’affaires ont été le labeur et la presse avec 40 à 80% de perte. Les moins touchés, et ceci s’explique facilement, ont été le packaging 20 à 50% de perte, le médical et l’étiquette proche de zéro. Ceci amène à craindre des cessations d’activités dans les secteurs les plus touchés jusqu’à 40%. Tout ceci aura un impact non négligeable sur les commandes et projets d’équipements en cours.
Nos adhérents craignent peu que les commandes d’équipements non livrés soient annulées, la moitié devrait tout simplement accepter la livraison à condition que les gestes barrières soient respectés, la demande de report de plusieurs mois devrait affecter moins de 30% des commandes. La perception est également moins négative que nous pouvions le craindre sur les projets d’achats de biens d’équipements, 54% pensent qu’ils devraient être reportés de quelques mois seulement, alors que 23% penchent pour un report l’année prochaine, pendant que 8% pensent que les négociations vont pouvoir reprendre.
Nous nous sommes interrogés sur un report des projets vers le numérique ; seuls 15% des adhérents ayant répondu pensent qu’un report vers le numérique peut se faire, alors que 54% pensent que cela est probable.
En revanche 54% pensent que les imprimeurs vont proposer des produits innovants pour sortir de la crise, prioritairement à une baisse des prix (23%).
Nous nous sommes intéressés aux mesures mises en place chez les imprimeurs pendant le confinement, entre mi-mars et mi-mai. Il en ressort que majoritairement, ils ont fait appel au chômage partiel avec dans certains cas des dérogations au Code du Travail lorsque cela était possible.
Le report des paiements fournisseurs, des charges sociales, etc.. a été utilisé, bien avant la demande de prêt bonifié.
La situation chez les fournisseurs :
A l’image de la situation chez les imprimeurs, nos adhérents jugent leur situation comme « préoccupante » et « sérieuse » (83%), et contrairement à une idée reçue peu la juge « grave » (8%).
La majorité de nos adhérents ont repris leur activité, en faisant toutefois toujours appel au télétravail quand cela est possible. Un tiers a repris normalement en faisant appel à la totalité de leur effectif. Alors qu’un autre tiers a privilégié une reprise à effectif réduit, le dernier tiers redémarrant progressivement avec la totalité de l’effectif, profitant de cette opportunité pour mettre en place des plans de formation adaptés.
La perte de chiffre d’affaires depuis fin février est préoccupante et pour tenter de la compenser 63% de nos adhérents pensent proposer des nouveaux produits. Seulement 10% pensent faire appel à des tarifs promotionnels, ou un renforcement de leur équipe commerciale.
Pour atténuer les conséquences de cette crise, nos adhérents ont fait appel sensiblement aux mêmes mesures que les imprimeurs pendant le confinement, entre mi-mars et mi-mai. C’est-à-dire, ils ont fait appel au chômage partiel avec dans certains cas des dérogations au Code du Travail lorsque cela était possible.
Le report des paiements fournisseurs, des charges sociales, etc… a été utilisé, bien avant la demande de prêt bonifié. Ils pensent conserver ces mêmes mesures, dans les mêmes proportions, dans les semaines à venir.
Pour nos adhérents, la reprise est synonyme de défis à relever, bien plus qu’ils n’ont l’habitude de la faire en temps normal.
De notre sondage, trois idées fortes ressortent ou des tendances se renforcent La première concerne la dépendance au secteur de l’imprimerie.
Cette crise a renforcé l’idée chez nos adhérents de la nécessité de s’orienter vers d’autres marchés, en proposant leurs technologies ou procédés pouvant être adaptés à d’autres secteurs. Ceci donne l’avantage d’être moins dépendant de l’activité de l’imprimerie qui est en baisse, par conséquent maintenir ses revenus et ainsi conserver ses salariés.
Les salariés sont la cible du deuxième défi ; en effet comme nous venons de le voir, le maintien des salariés passe par une diversification qui entrainera la mise en place de plans de formations adaptés, objet du deuxième défi.
Un autre défi apparait allant à l’encontre de ce que nous venons de vivre : la proximité avec les clients et partenaires. La vigilance sera donc de mise, en particulier pour conserver des relations fiables avec des partenaires et clients fiables.